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A la fin des années 1990, Patrice Robin récupère dans le Gard des parefeuilles provençaux anciens et les utilise comme support pour une série de peintures intitulée Parefeuilles autour des thèmes de l’enfance et des voyages.
Cette démarche est proche de l’Arte Povera (de l’italien : « art pauvre »), mouvement artistique qui introduit la notion de banalité dans la sphère de l’art par l’intermédiaire du geste pauvre qui vise à se détacher de toute sophistication. Par ailleurs, l’Arte Povera privilégie des matériaux pauvres, souvent trouvés à l’état naturel dans leur environnement, et qui sont en opposition avec l’idée d’une société industrialisée et consumériste.
Ces parefeuilles, façonnés dans des moules en bois et séchés à l’air libre, étaient utilisés historiquement en Provence pour l’isolation thermique des toitures des entrepôts. Leurs dimensions correspondaient à l’écartement des croisées de la charpente. De format rectangulaire 20×35 cm voire 21×36 cm ou 22×40 cm, les parefeuilles anciens étaient fabriqués artisanalement à la main au XIXe siècle dans les briqueteries de Provence.
Patrice Robin continue ses expérimentations sur les parefeuilles en réalisant ensuite au cours des années 2000 une nouvelle série de boitages sous vitre intitulée Reflets. Certains parefeuilles intègrent des collages de photographies anciennes dont certaines de sa propre famille.
L’exemple ci-dessus intitulé Table des matières représente l’aboutissement de ce travail. Composé d’un parefeuille provençal et de collages insérés dans un boitage sous verre, il pèse environ 5 kilogrammes.
