Bagdad Museum II – « Retour à la barbarie US » – Parchemins de Babylone à la Mer Noire – Dessins au format 21 x 29,7 cm – 2004
La série de dessins Bagdad Museum a été réalisée en 2003 et 2004 suite au grand pillage du musée de Bagdad en avril 2003 durant la seconde guerre du Golfe.
Bagdad Museum
Fermé en 1991 pendant la guerre du Golfe, le musée de Bagdad en Irak n’a jamais été rouvert au public pendant la présidence de Saddam Hussein. Dans les mois qui ont précédé la guerre en Irak de 2003, plusieurs experts internationaux ont demandé au Pentagone et au gouvernement britannique de protéger le musée des bombardements et des pillages. Si le musée n’a pas été bombardé, ses collections ont été pillées entre le 8 et le 12 avril 2003, au moment de l’entrée dans Bagdad des troupes américaines. Celles-ci furent critiquées pour n’avoir rien fait pour protéger le musée. Divers objets volés sont réapparus par la suite en Jordanie, aux États-Unis, en Suisse, au Japon et sur eBay.
Le jeudi 9 avril 2003, à l’approche des troupes américaines, des feddayin irakiens investissent le musée archéologique et tirent des roquettes sur les blindés américains, qui ripostent. Le directeur et les quelques employés présents sont évacués. Il est probable que cette opération avait été préméditée pour faciliter le pillage du musée désert. Les feddayin forcent les dépôts, et emportent les objets les plus précieux : statues (parmi lesquelles la Dame de Warka), bijoux, etc. Ils cassent ce qu’ils ne peuvent pas emporter (comme le Masque de Sargon), sans doute pour rendre l’inventaire plus difficile, et s’enfuient en abandonnant des uniformes sur place. Les pillards étaient bien organisés : ils avaient des clés et connaissaient l’emplacement des réserves.
Le lendemain, la foule envahit les bureaux et les galeries, saccage, piétine, emporte ce qu’elle peut, mais sans accéder aux dépôts. Les collections d’art islamique, comprenant de nombreux objets sacrés, sont seules épargnées. Les militaires américains, sollicités, ne bougent pas, alors qu’ils ont un poste de garde à quelques centaines de mètres de là.
Le samedi 11 avril 2003, les premiers reportages télévisés montrent l’étendue des dégâts. Dès le lendemain, les Américains établissent une garde devant le musée, trop tard. Le directeur entreprend l’inventaire des dégâts avec ses assistants, travail très lent, car les simples employés sont tenus à l’écart.
Il a été reproché par la suite aux militaires de la coalition américano-britannique de n’avoir protégé contre les pillages que les quartiers généraux des ministères irakiens de l’Intérieur et du Pétrole, abandonnant au pillage les richesses inestimables des musées irakiens.
Voir l’exposition en ligne
>> Fragments babyloniens
>> Bagdad Museum – Partie I
>> Bagdad Museum – Partie II